Catia Ramalho

"Pourquoi toutes ces nuits contre d'autres corps? C'est que c'est insupportable." Catia Ramalho

jeudi, février 24, 2011

L'ATTENTE

L’attente.


Attente
En soupirs de lune
D’une passacaille voluptueuse.

Des senteurs musquées.

L’archet légèrement recourbé
Prolonge le branle du chant nocturne

La viole pleure
Hèle le violon masqué sur la lagune. Venise est en fête.

Une pluie d’étoiles sur le ponton.
Des corps dénudés aux gracieuses blancheurs
Les seins bandés
Les dents diamants mordillant un vit en figure de proue.

L’archet n’en finit pas jusqu’aux soupirs ultimes.

Les cordes pleurent des larmes.

Une passacaille sur la lagune.

La plume de l’oiseau de proie.
Jouissance et douceur.


Ce fut la tienne.











mardi, décembre 14, 2010

L'Etreinte.

Il faut que la mort m'étreigne
Et chante la douleur.
Il faut qu'elle parcoure les champs d'avoine
et passe la main calleuse dans la blondeur de ta chevelure.
Il faut que la mort se perde dans le brun profond d'un visage d'enfant,
se perde dans la chevelure,
à nouveau, d'un sexe méridional
il faut qu'à l'heure du soleil endormi et de la lune montante,
nous soyons un cercle de feu et de chants rauques enchantant le défilé d'entre les roches du désert.

mardi, novembre 30, 2010

Préambule Au poème Ikebana et Trilogie ainsi qu'à l'ensemble du travail de ce blog.

La construction d'un poème érotique répond à de nombreux impératifs à commencer par le respect dû au modèle qui est à l'origine du texte mais aussi à celui dû au lecteur. L'écrivant se doit de rechercher une perfection parfois difficile à trouver. Ce blog et en particulier les deux poèmes concernés et déjà cités dans le titre en sont le vivant exemple.

"Le respect porté aux autres rejaillit sur soi,
si l'on nie le sacré dans l'autre, on nie le sacré en soi."

Raymond Johnson  (Psychiatre et psychanalyste Africain)

dimanche, novembre 21, 2010

IKEBANA



L' Étendue est nue
Silhouette des joncs flexibles
Ombre des roses

*

La rose pourpre
L'épine saigne le sexe
Un ventre frémit

*

Une caresse
Les feuilles éparpillées
Grand repos du corps.

© cazalschristian2010  photo  feelonia

samedi, novembre 20, 2010

L'Erotisme est une souffrance



C'est la souffrance de l'homme en croix, qui, du fond d'une cellule pestilentielle se traîne dans ses excréments et pourtant trouve la jouissance dans le sacrifice, dans l'ulcération de ses plaies, les membres suppurent et les tumeurs ne se referment pas.
C'est la souffrance de celles qui giflées, battues de verges, violées, griffées, le sexe découvert, saignant, hurlantes de douleur, c'est Prométhée enchaîné sur un rocher, le foie rongée pour servir de pitance à l'aigle impérial.
C'est la femme voilée cachée aux yeux de tous et soufrant l'enfermement. Elle jouit du plaisir donné à l'homme et au Dieu qui l'accompagne. Éros et Thanatos  (personnification masculine de la mort). C'est le fils de Nyx (la Nuit ) et le frère d'Hypnos le Sommeil.
Éros, l'amour personnifié, charnel, correspond au Cupidon latin, dieu du désir. Il est né du Chaos primitif en même temps que Gaia (la Terre)Erèbe et Nyx la (Nuit).

"La Psychanalyse moderne associe la notion d'amour à celle de la mort, en constituant un couple: Éros et Thanatos."

dimanche, novembre 07, 2010

TRILOGIE

TRILOGIE




Un sexe
Trois femmes
pensa t-elle.

Souvenir des nuits tropicales dans la ville surchauffée.

Cité de tous les excès.

Il ne savait plus où donner de la tête
ne savait plus où laisser aller son sexe
tige en majesté luisante du parfum sauvage
de bois brisé
de terre mouillée

 « Terra Incognita ».

*


Se souvenait des mots

les mots chantés
les mots roucoulés
la gorge déployée
la douleur aussi.

Se souvenait des mots
voluptueuse emprise d'une acmé orgasmique proche du délire .

L'écran des cils...

elle l'apercevait nu, bandé,
la baie vitré de l'appartement laissant passer la luminosité pâle d'un ciel d'hiver.
grondement sourd de la rue principale
une pluie fine, des rafales de vent qu'elle devinait glacées.

L'intimité du cocon, berceau de leurs pensées et de leurs corps en jouissance

la fit se retourner dans l'amas luxueux de la pourpre du tissu soyeux,
elle laissa son corps vivre l'intense et s'offrit à son regard,
les fesses en tabernacle,

emportée dans une caresse lente qu'il prenait plaisir à prolonger en explorant la chair sensible et douce des formes rondes de ses lombes

une débauche de gestes savants
une danse apprise et souvent répétée.

La journée serait éternelle.
Sur la porte de l'immense living, accrochée à la poignée extérieure:

DON'T  DISTURB.





2


Les ongles griffent
et la chair délicate rougeoie
sous un feu alimenté de mots d'amour de plaintes et de prières
de claquements précis et vigoureux
de pincements choisis sur les lieux du corps les plus sensibles.
Soudain une friction douce calme l'ardeur des deux.
  ELLE et LUI. Les surprend dans une pose extatique
sur la couche bouleversée.

*

Un long soupir,
des larmes
une plainte qui n'en finit plus,
s'éteint, 
et c'est un chant libéré,
ça vient de très loin,
du centre du corps.
Une jouissance sans fin.

Ils resteront étendus jusqu'à la fin du jour.
Sexe et coeur entrelacés.











© cazalschristian 2010  photos  feelonia

lundi, octobre 11, 2010

Corps gisant à Mykonos. Crime en haute mer.

L'écume blanche immaculée
et les filaments de bave jaune irisés de larmes sanguinolentes le corps sans vie de la rose échouée,
lacérée, ouverte dans l'acharnement amoureux,
suppliciée en haute mer,
écartèlement des membres abandonnés,
plaques violacées tissus martyrisés senteurs des algues marines dispersées.
Les pétales dispersés sont les ailes d'un ange sombre.
Une étrange musique sur le rythme du ressac le sang mêlé au liquide nacré des jouissances antérieures.
Le soleil inonde la plage, illumine la rose flétrie.