Nuit de pleine lune
Les corps se découpent
pâleur nocturne,
la chevelure d’une compagne
voile argenté en mandorle
visage d’ange.
Le sommeil m’emporte dans le monde des songes.
La bayadère.
Danseuse sacrée du temple de Khajurao
Revient en artiste de cirque,
Sable encore illuminé
Piste labourée, retournée,
Le galop des chevaux roulement sourd derrière les portants.
Poursuite sur la jeune écuyère
Nue.
Elle chevauche en bayadère
Un musculeux palefrenier au membre d’étalon.
Ses hanches de noir gainées,
Bottée de cuir,
Le mouvement est lent, profond sur le pal de l’éphèbe.
Hymne d’Eros sous le chapiteau,
Elle se cambre
Se courbe
Sa chevelure rousse caresse la hampe luisante du sexe,
Bandé, palpitant,
Gorgé de jouissance.
Ses doigts se perdent dans la toison du torse,
Vibrent sur le visage
Griffent la nuque,
Le dos
Les lombes,
Les cuisses s’écartent, elle s’aventure dans le sillon secret,
Un râlement s’échappe,
L’index montre la source du plaisir,
Pénètre.
Il fait de même,
Sur les rondeurs féminines.
Il s’enfonce dans sa longueur pleine,
Il vibre et fouaille,
Des larmes s’échappent,
Les claquements s’intensifient,
De plus en plus rapides,
Violents,
Rougeurs cramoisies,
Enfin douceur du palper,
L’index aussi pénètre le volcan en éveil,
Immobiles,
Les deux s’étreignent,
Jouissent de concert.
Longue plainte gutturale.
Le chapiteau plonge dans le noir.
Dans sa cage une tigresse en rut appelle le mâle.
Je réponds.
Une boule au fond de la gorge.
Seul le silence.
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